mercredi 18 octobre 2017

Migration







La mer me retire lentement de la plage. J'ondule allongée sur le ventre. 
Vagues et soubresauts. 
Je lâche terre, offerte dans toute ma langueur.
En extension, un mètre soixante plus les bras, je suis un trait, face au rivage, un point. 
Je file en douce. 

Mémorise la côte au cas où.
Demain je serai loin.
Échouée au large, je trouverai les bleus, que je cherchais nageant,
 et l’amie éloignée avant moi.
Traversée d’eau, engloutie, j’échappe au paysage. Indemne.
Nulle trace de mon abandon. Étale et place nette.


Nicole Guidi/Octobre 2017























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